L'origine de l'entreprise SOVEL remonte à 1919, quand Louis Noyer, ingénieur ECP, eut l'idée de réimplanter en France une industrie de véhicules électriques routiers.
Ce désir devait rapidement susciter un intérêt national et conduire à des concours patronnés par les pouvoirs publics de 1923 à 1926.
Ces épreuves groupèrent une dizaine de compétiteurs parmi lesquels Berliet, Krieger et Crochat.
En avril 1925, la nouvelle Société de banque Schlumberger et Cie constitue la "Société de Véhicules Electriques" abrégée sous le nom de SOVEL, au capital de 600000 francs.
Le siège social est fixé au 1 rue Taitbout à Paris, au siège de la nouvelle banque.
Les services techniques et l'usine sont installés à Saint-Etienne, au 31 rue de la Convention.
La même année et pour les mêmes raisons, est fondée la société VETRA.
L'année suivante Schlumberger constitue la SLEVE, “Société pour la Location et l'Exploitation de Véhicules Electriques“.
En 1926, SOVEL participe aux essais de Bellevue et en 1934, la première benne à compression est présentée à la ville de Paris.
Le capital est progressivement porté à 4000000 de francs.
C'est en 1939 que la Compagnie Générale d'Electricité s'intéresse à la Société dont la grande expansion a lieu pendant la guerre.
Le siège est transféré à Villeurbanne où est construite une usine sur un terrain pour partie loué à une filiale du groupe.
Puis la Compagnie des lampes met à disposition de SOVEL une partie de son usine d'Ivry, en zone occupée.
Là seront électrifiés des châssis Chausson (600 à 700kg), Citroën (2,5t) et Latil (5t).
Grâce à ces agrandissements et à une nouvelle augmentation de capital, plus de 1000 véhicules électriques routiers sur batterie sortiront en trois ans et ce malgré un décret interdisant la construction de véhicules électriques à partir du 1er janvier 1943, et le bombardement de l'usine d'Ivry.
En 1952, la Compagnie Générale d'Electricité possédait une large majorité de l'affaire.
Elle avait construit 80% des véhicules routiers électriques circulant en France au moment où se confirmait un déclin de cette technique, pour se stabiliser à environ 20 pièces par an dans les années 1960.
Les 3/4 du chiffre d'affaires étaient alors constitués d'équipements destinés aux collectivités locales et montés sur châssis thermiques.
A partir de 1964, les exercices furent déficitaires.
L'actionnaire principal dut céder l'affaire en 1969 à la SEMAT, laquelle rétrocéda en 1974 la construction des véhicules électriques à un groupement comprenant, entre autres, Renault Saviem, EDF et CEM.
Finalement, la société fut dissoute en 1977.