grève des routiers 1984

je viens de lire cette article sur le progrès
dommage que c'est des photos de journal c'était pas numérique à l'époque
https://c.leprogres.fr/societe/2024/02/18/il-y-a-40-ans-les-routiers-bloquaient-completement-le-departement

À Feurs, le dimanche 19 février 1984 :
le mouvement ne fait que débuter mais la ville est déjà cernée par trois barrages filtrants et on réclame la démission de Charles Fiterman, le ministre des Transports.



Photo archives La Tribune-Le Progrès


Dimanche 19 février 1984. Les routiers sont en colère. Et dans la Loire, ils bloquent les routes en six points distincts.

« Sur la Loire, les routiers sont restés presque sympas », tempère notre quotidien dans son édition du lundi 20 février 1984. « Ils ont installé des barrages, certes, mais n'ont stoppé que les poids lourds qui tentaient d'enfreindre le mot d'ordre de grève. Et encore, les fautifs ont été "arraisonnés" calmement. Les automobiles, elles, sont passées. Au pas, mais passées quand même ».

Les chauffeurs routiers manifestent à Montrond-les-Bains
Photo archives La Tribune - Le Progrès

Quarante barrages routiers pour paralyser la Loire

Initialement, le dimanche 19 février 1984, six points de blocage avaient été mis en place par les routiers ligériens : à Parigny, Feurs, Montrond-les-Bains, Marcilly-le-Châtel, Saint-Chamond et Veauche. Les principaux axes de circulation du département étaient ainsi ciblés : RN7, RN82, RN89 et RN88 ainsi que la RD8.

Mais à mesure que le dialogue s'est embourbé entre le gouvernement et les syndicats de transporteurs routiers, les points de blocage se sont multipliés avec jusqu'à quarante barrages recensés le jeudi 23 février 1984.

Plus que des barrages, les routiers ligériens avaient mis en place des chicanes pour filtrer les voitures et arrêter les camions. « On n'a pas noté, sur l'ensemble du département de la Loire, de bouchon dépassant 500 mètres », écrit La Tribune - Le Progrès dans son édition du lundi 20 février 1984.

Une situation pacifique par rapport aux vallées alpines où le mouvement s'était déclaré quelques jours plus tôt.
Là, les routiers avaient mis leurs camions en travers des voies pour paralyser l'accès aux stations de sport d'hiver.

À Lyon aussi, la tension était forte.
La police avait sorti des herses pour empêcher le passage des routiers susceptibles de bloquer le tunnel de La Croix-Rousse.




Photo archives La Tribune-Le Progrès

Près de Saint-Quentin-Fallavier en Isère, des automobilistes pris au piège sur l'A43 n'ont eu d'autre choix que de faire sauter les cadenas bloquant les grilles des sorties de service.


Photo archives La Tribune-Le Progrès

Une grève née... d'une autre grève
C'est d'ailleurs là, au pied du tunnel du Mont-Blanc, que la grève des routiers est née, durant ce mois de février 1984... en réponse à une autre grève.
Tout est parti d'une grogne des douaniers italiens, réclamant de meilleures conditions de travail à l'entrée du tunnel.

Dans la foulée, les douaniers français leur emboîtent le pas et se mettent aussi en grève pour demander la construction d'un deuxième poste de contrôle au tunnel.
Résultats : des centaines de camions se trouvent bloqués et pris en otage sur les autoroutes entre la France et l'Italie...

Excédés, les routiers déjà bloqués au poste frontière décident de totalement interrompre le trafic. Leur colère fera tâche d'huile dans tout le pays, créant le premier mouvement de grève d'ampleur dans la profession qui, elle aussi, réclame davantage de considération.

Parmi les revendications des routiers : la TVA, le prix du gazole et des péages, l'accélération des formalités douanières et l'assouplissement des heures de conduite.



À Veauche, un des premiers barrages filtrants de la Loire était également installé sur la RN82.
Photo archives La Tribune-Le Progrès

À Saint-Chamond, le blocage de l'autopont et de la liaison entre Saint-Etienne et Lyon a vite pris des proportions folles, plusieurs centaines de camions étant bloqués dans la ville.



Photo archives La Tribune-Le Progrès

Sur la RN7 à La Pacaudière, les camions étaient bloqués sur le bas-côté ainsi que sur une voie de circulation.




Photo archives La Tribune-Le Progrès

À Montrond-les-Bains, le lundi 20 février 1984, 180 camions étaient immobilisés.




Photo archives La Tribune-Le Progrès

10 kilomètres de camions à Parigny
Reste que la situation s'embourbe.
Le mardi 21 février, on dénombre dix-sept points de blocage dans la Loire, et quelque 800 camions à l'arrêt.
Le lendemain, ce sont vingt-deux blocus qui sont dénombrés. Le surlendemain, une quarantaine...
À la sortie de Roanne, la file de camions immobilisés dans le secteur de Parigny s'étend sur près de 10 kilomètres.

Dans les stations services, la pénurie guette, comme ici à Montrond-les-Bains où d'importants barrages sont en place.




Photo archives La Tribune-Le Progrès