Dans ses ateliers de Plagny (NIEVRE), Louis Libault a développé une invention salutaire à tous, notamment pendant la Seconde Guerre mondiale.
En créant le Gazauto, il s’est largement illustré.
Louis Libault, qui fut un merveilleux inventeur, fut adulé, en 1936, comme le serait aujourd’hui le plus fervent défenseur de l’écologie.
Si l’optique différait à l’époque de Louis Libault, le principe était le même, à savoir comment remplacer le pétrole en tant que source d’énergie.
« Les moteurs des tracteurs agricoles des années vingt fonctionnaient à l’essence », rapporte la Sermoisienne.
Une essence chère, conduisant les agriculteurs à faire fonctionner leurs tracteurs avec des mélanges incertains.
Devant ce problème, Louis Libault mit au point, dans ses ateliers de Plagny, le Carburtou.
On est en 1923 et le Carburtou, établi pour purifier l’huile avant son arrivée dans les cylindres, permettait aux véhicules de fonctionner au gasoil.
Mais, pour remplacer le pétrole, il fallait aller plus loin.
« La guerre va lui donner l’occasion de rencontrer un système qu’il va lui-même développer : le gazogène ».
Le gazogène est alimenté au charbon de bois. Louis Libault dépose son premier brevet le 2 janvier 1936, qui sera suivi de plusieurs autres.
Pour connaître l’invention dans le détail de sa création, il faut se référer au travail fouillé de Jean-Louis Balleret, auteur de nombreuses publications
sur des faits et hommes historiques, et qui n’est autre que le petit-fils de l’inventeur.
Avec un agrément de constructeur, Louis Libault fournit les véhicules à gazogène
Le Gazauto équipe des voitures, des camions militaires, des tracteurs et autocars. « Son succès l’oblige à passer à la vitesse industrielle », note la Sermoisienne.
Pendant la guerre, seuls les véhicules à gazogène sont autorisés à circuler librement.
Louis Libault est agréé constructeur. La construction est extrêmement réglementée.
En 1940, les pouvoirs publics créèrent même un service des gazogènes, dépendant de la Direction des industries mécaniques et électriques du secrétariat d’État à la production industrielle.
L’âge d’or de 1940 à 1945
Louis Libault emploie alors 110 ouvriers dans ses ateliers de Plagny organisés pour la production en série. Il sort cinq Gazauto par jour, tout étant façonné et soudé sur place.
« Mais les établissements Libault, seuls, ne peuvent plus assurer la production, tellement les carnets de commande sont chargés.
Le Gazauto est alors construit sous licence par plusieurs grandes entreprises », précise Jean-Louis Balleret.
Mais la fin de la guerre et le réapprovisionnement normal en pétrole sonnent la fin de l’âge d’or du gazogène, qui s’est massivement révélé de 1940 à 1945.