La Croisière Blanche

Chapitre 1 : Parmi les expéditions mal connues ,on peut citer la Croisière Blanche, avec dans ce premier chapitre l’histoire de son organisation.

C’est à l’initiative de l’ingénieur américain d’origine française Charles E. Bedaux que André Citroën va de nouveau lancer des autochenilles sur une des routes les plus escarpée du monde : ce sera La Croisière Blanche (juillet 1934-octobre 1934).



Charles E. Bedaux ayant fait fortune dans le conseil aux entreprises, et célèbre pour l’invention d’un système de mesure de l’énergie. Il a déjà traversé en voiture les 1600 kilomètres entre Mombassa, sur l’océan Indien, et Casablanca, au Maroc. C’est cet aventurier qui va entreprendre et conduire cette croisière dont le but est de se lancer à l’assaut des pentes des montagnes Rocheuses, « [explorer] les secteurs sud arctiques de la région Colombienne ».




Son itinéraire suit les traces d’une précédente expédition, menée par la Police montée canadienne (les fameuses « tuniques rouges »), en 1898. Ces derniers avaient exploré en partie ces régions vierges de la Colombie britannique, jusqu’alors uniquement parcourues par les prospecteurs de la ruée vers l’or du Klondike et le Yukon et les trappeurs.

Ayant effectué une reconnaissance pour cette nouvelle expédition, Bedaux commanda aux usines Citroën des autochenilles capables de transporter dix tonnes de matériel dans des chemins variés de montagnes, sur environ 2000 kilomètres.





Comme pour celles utilisées lors de la Croisière Jaune, de gros rouleaux facilitaient le franchissement des monticules, des racines ou des marécages. Fixées sur les flancs des véhicules, des planches en acier permirent de construire des ponts et de supporter les voitures en terrain difficile. Cinq véhicules sortirent des usines parisiennes et furent livrées au point de départ de l’expédition, à Edmonton, en Alberta, une région située aux même latitudes que le nord sibérien.

Départ de la Croisière Blanche au Bois de Boulogne 1934

Chapitre 2 : Dans ce second volet consacré à la Croisière blanche vous allez revivre les aventures des protagonistes avec une question : un fiasco ?

Le convoi, composé de 32 personnes (dont la femme de Bedaux, une comtesse italienne et leur femme de chambre) et accompagné d’une soixantaine de chevaux, partit le 4 juillet 1934.

Outre Bedaux, les dirigeants de l’expédition étaient Jack Bocock (géologue canadien, chef adjoint de l’expédition) et Clovis Balourdet (vétéran des autres croisières, seul français et personnel Citroën du convoi).

Portrait de Clovis Balourdet mécanicien lors de la Croisière Jaune:

Les autochenilles transportaient quinze personnes, parmi lesquelles des guides, des géographes, des ingénieurs, des cinéastes… Les autres aventuriers voyageaient à cheval pour préparer la route aux autochenilles.

Toutefois, cette organisation n’empêcha pas au convoi de traverser de nombreuses péripéties sur le trajet de 950 kilomètres entre Edmonton et Fort Saint-John.


Progression difficile dans les broussailles de Peace River Block

Il fallut dix jours d’efforts, contre la pluie, provoquant une boue particulière, appelée le « gumbo », compacte et collante.
Contre ce problème, Clovis Balourdet mit au point pour les chenilles des racleurs contre la boue.
Les trombes d’eau, et les moustiques stoppèrent le convoi plusieurs jours durant à Fort Saint-John.
Passé ce point (à partir du 21 juillet), la progression devint très lente (16 km par jour au lieu d’une centaine en moyenne) :
sans aucun repère, le parcours fourmillant de passages difficiles, il fallut abattre des arbres et jeter des ponts.


Près de la Graham River, autochenille disposant de grilles anti-glissade

Les chevaux moururent un à un, l’humidité faisant pourrir leurs sabots.
Plusieurs techniques devaient être mises au point pour faire avancer les véhicules, telle qu’une voiture en position élevée et sur terrain sec pour dégager les autochenilles en difficulté, des radeaux composés de troncs d’arbres et de boudins en caoutchouc gonflés d’air…


Véhicule sur une pente à 40% à Cameron Hill, relié par un treuil à d’autres véhicules situés plus haut



L’autochenille de Charles Bedeaux franchit un dos d’âne sur sol meuble à Cache Creeks

Ces dispositifs furent détruits par la force du courant, et la fragilité des berges des rivières causa la perte de trois autochenilles et de provisions.


Une autochenille en difficulté sur les pentes du mont Cameron

Le 16 août, les dernières autochenilles ont été abandonnées, engluées dans la boue à 1100 kilomètres du point de départ.
L’expédition ne put poursuivre sa route que grâce à de nouveaux chevaux, achetés dans les ranchs du nord canadien.
Avant que l’hiver ne commence, le convoi dut se résoudre à faire demi-tour le 19 septembre à la Sifton Pass (en pleine montagne), et à redescendre par bateau les rivières, avant de terminer le trajet en train.

L’arrivée eu lieu à Edmonton, le 24 octobre 1934, 4 mois après le départ de l’expédition.

Les canadiens, caustiques,  l'ont appelée "The champagne safari"...

 
https://www.liberation.fr/medias/1996/09/20/arte-22h25-the-champagne-safari-portrait-d-un-aventurier-montmartrois-un-nabab-a-la-decouverte-du-gr_181812

Dédé (c'est comme ça qu'on appelle A. Citroen dans notre minibus quand la radio s'éteint toute seule...) a du regretter de s'être laissé embobiner...

 https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Bedaux

PIJO3007 a écrit:

Charles E. Bedaux …..  Il a déjà traversé en voiture les 1600 kilomètres entre Mombassa, sur l’océan Indien, et Casablanca, au Maroc.

Plutôt près de 10 000 Km !!!

https://www.google.fr/maps/dir/Mombasa,+Kenya/Casablanca,+Maroc/@15.7610065,24.8736674,4.52z/data=!4m14!4m13!1m5!1m1!1s0x184012e78ec02c7d:0xcb618bbc35d0db5a!2m2!1d39.6682065!2d-4.0434771!1m5!1m1!1s0xda7cd4778aa113b:0xb06c1d84f310fd3!2m2!1d-7.5898434!2d33.5731104!3e0

C'est une co(q)uille de PSA, pas de Jipé...!

oui, parce que je n'ai fait que du "copié-collé"
je me suis aperçu que ces pages figurant sur le site de PSA (Pierreblanche/Archives) disparaissaient au bout de 3 mois.
Je regrette donc de ne pas les avoir copiées au fur et à mesure....

Bonjour

D'après ce que je sais BEDAUX avait inventé un système de décomposition du temps de travail en centièmes d'heures
"le point Bedaux", il touchait des royalties de la plupart des grands constructeurs automobiles qui optimisaient
leur production en application de son système.

Cette croisière blanche, très mondaine, ne doit pas grand chose a Citroën qui a juste fourni les autos, il me semble.

On est très loin des conditions de confort de la croisière jaune.

Il semble que 3 de ces auto-chenilles sont revenues en France récemment.
Une autre doit être dans une musée en Canada.

Bonjour

Oui une restaurée qui a été exposée a Rétromobile et deux autres plutôt épaves chez un collectionneur normand.

On aurait pu croire que la mort de Georges-Marie Haardt en mars 1932, qui avait joué un rôle primordial dans les trois croisières Citroën
en Afrique et en Asie, allait marquer la fin de ces expéditions.
Pourtant, un dernier raid automobile notable fut encore organisé peu de temps après la « croisière jaune ».
En effet, Charles Bedaux, un riche homme d’affaire français, proposa un projet d’expédition à André Citroën, qui accepta, les missions précédentes ayant été couronnées de succès. Fut ainsi mise sur pied la « croisière blanche » : cette expédition eut lieu au Canada à partir du mois de juillet 1934.
Avec cinq Citroën-Kégresse P17, Bedaux et son équipe devaient gagner Telegraph Creek en partant d’Edmonton.
Les objectifs de la mission étaient semblables à ceux des précédentes croisières :
repousser les obstacles à l’aide des véhicules Citroën, récolter des données en matière notamment géologiques et météorologiques,…
D’une ampleur nettement moins importante que la « croisière jaune », l’expédition de Bedaux fut un échec :
malgré leur préparation, les explorateurs furent confrontés à de grosses difficultés environnementales et météorologiques
(fortes pluies, glissements de terrain, passages rocheux,…) qui leur empêchèrent de mener la mission à terme.

Bedaux et son équipe abandonnèrent par ailleurs plusieurs véhicules :
deux Citroën furent en effet projetées d’une falaise.
Cela s’explique par le fait que Bedaux, qui réalisait un film sur l’expédition, souhaitait que la « croisière blanche » devienne plus médiatique.
Au final, face aux difficultés qu’ils rencontraient, les hommes durent faire demi-tour, à cheval, en abandonnant une partie de leur matériel.
Ils rentrèrent à Edmonton en octobre 1934.

https://mecanicus.com/fr/gazette/coup-doeil-dans-le-retro-11-la-croisiere-blanche-partie-1

https://mecanicus.com/fr/gazette/coup-doeil-dans-le-retro12-la-croisiere-blanche-partie-2

https://mecanicus.com/fr/gazette/coup-doeil-dans-le-retro13-la-croisiere-blanche-partie-3